Spiritualité et psychologie : deux disciplines très différentes
Entre psychologie et spiritualité, la différence est essentielle.
A un premier niveau, on pourrait dire que la psychologie cherche ses grilles de lecture et ses méthodes d’action dans de gros livres pleins de théories, alors que la spiritualité trouve dans l’esprit son propre chemin de libération et réalise que seul compte « ce qui est ».
Mais ce n’est pas tout !
Du point de vue des Traditions spirituelles, l’analyse de la psyché à laquelle se livre la psychologie a toujours été considérée comme une erreur à éviter. Se servir des facultés intellectuelles de l’hémisphère gauche du cerveau pour décrypter le fonctionnement analogique de l’hémisphère droit passe en effet pour un exercice dommageable et, de toute façon, d’une grande stupidité car totalement inapproprié.
D’une manière plus générale, que ce soit dans le Yoga, le Vedanta, le Bouddhisme ou le Dzogchen, on dénonce l’incapacité structurelle du mental à comprendre le mental. Il faut évidemment que l’observateur soit au-delà de ce qu’il observe pour pouvoir l’observer. Ainsi la psychologie, prisonnière de la subjectivité de ses propres valeurs, ne peut que produire des fantasmes qui s’ajoutent aux fantasmes.
Dans le cadre d’une démarche spirituelle, l’observation doit toujours être sans jugement, ce qui veut dire sans référence, qu’elle soit morale ou scientifique. Au contraire de la psychologie qui veut repérer certaines expériences psychiques et les étiqueter comme trouble x ou y, la spiritualité laisse toute expérience se manifester sans jugement de valeur, sans attachement, sans effort et sans volonté.
Le Bouddhisme et le Dzogchen l’enseignent d’ailleurs très clairement en signalant en substance que chaque phénomène étant vide de nature propre, le priver des valeurs dont l’ego l’investit, revient à le rendre au vide… et donc à s’auto-libérer. C’est là une thérapie radicale que la psychologie ne saurait jamais atteindre !