Dire « oui » aussi à la souffrance
Dire « oui » aussi à la souffrance
Voici le second article du texte : « Dites oui »
Je pariais de la notion d’acceptation des événements lorsqu’un élève me posa cette question intéressante : « Si on dit toujours oui à l’univers, peut-on se considérer comme étant à l’abri de toute souffrance ? » Après avoir réfléchi un moment, je lui ai répondu par la négative. En effet, il est impossible d’éviter la souffrance, mais on peut l’accepter si elle doit faire partie de sa vie. Dans ce cas, on ne se met pas en situation de victime. Il faut se convaincre que l’on est capable de gérer sa souffrance. Et ne jamais croire que la situation est désespérée, c’est-à-dire garder espoir. Et mon élève m’a dit : « J’ai compris ! Vous voulez dire que l’on échange la souffrance du non contre la souffrance du oui. » C’était exactement ce que je voulais expliquer.
La classe s’est mise à travailler sur cette question. Certains élèves ont trouvé, en fouillant dans leur passé, des moments de leur vie où ils avaient accepté la souffrance sans même en être conscients. La semaine précédente, Nadine se souvenait d’avoir pensé à sa mère décédée peu de temps auparavant. Elle avait alors été subitement écrasée de douleur. Sa mère lui manquait. Elle s’était mise à pleurer, en pensant avec nostalgie à tous les bons moments passés auprès d’elle. Tout en versant de chaudes larmes, Nadine sentait un irrépressible besoin de répéter le même mot : « Merci ! »