Vraiment positive la pensée positive?
Point de vue personnel sur le sujet
Cet article est extrait du guide du bien être
Que ce soit pour s’en moquer ou pour la pratiquer assidument, la pensée positive laisse rarement indifférente. Ceux qui la pratiquent la voient comme un moyen d’améliorer leur vie, tandis que ceux qui la dénigrent l’associent à une fuite de la réalité illustrée par l’image de l’autruche la tête dans le sable. Je vous propose aujourd’hui quelques réflexions sur le sujet qui sont issues de mon expérience personnelle.
Brève description
Pour commencer, voici un résumé de ce que j’appelle la pensée positive.
Dans cette approche largement utilisée en croissance personnelle et dans de nombreux ouvrages comme ceux de Louise Hay, la pensée positive consiste à formuler ce que l’on désire sous la forme d’une phrase composée au mode présent et sans utiliser la négation. Par exemple : « Je suis mince et en excellente forme physique maintenant. » Cette phrase sera répétée le plus souvent possible jusqu’à l’obtention du résultat souhaité (santé, bien-être, prospérité, qualité, biens, etc.). À cela peut s’ajouter des visualisations impliquant un ou plusieurs sens afin de renforcer l’effet. La personne utilisant la pensée positive de cette façon doit croire, ressentir, voir et même agir comme si l’objectif était déjà atteint même si ce n’est pas le cas dans la réalité.Du café frais dans une tasse sale
Je dois avouer que je ne me sens pas à l’aise avec cette façon de pratiquer la pensée positive. Pour moi, lorsqu’on répète une phrase que l’on sait fausse, nous renforçons, par la même occasion, son contraire ou ce que nous ne souhaitons pas. Selon la célèbre Louise Hay, l’effet des affirmations positives se fait progressivement par l’accumulation jusqu’à ce que la somme de positif soit plus importante que celle du négatif, faisant ainsi pencher la balance du côté positif. Cependant, selon mon expérience de la mise en pratique pendant un certain temps de cette forme de pensée positive, je ne peux m’empêcher de penser à un truc que j’ai lu il y a plusieurs années. L’auteur, dont j’ai oublié le nom, disait que cette façon d’imprégner le subconscient par un message répété ressemble à mettre du café frais dans une tasse sale…. Il n’a pas tort à mon avis….
Inversion psychologique et autosabotage
Il existe un phénomène méconnu qui mériterait d’être tenu en considération, surtout lorsque l’on souhaite pratiquer la pensée positive et les affirmations; c’est l’inversion psychologique. (Pour en savoir plus sur l’inversion psychologique, lisez sur la technique EFT, la médecine énergétique de Donna Eden ou bien Le Guide du Bien-Être : 52 semaines de développement personnel). Cette forme d’autosabotage fait qu’une personne souhaite consciemment une chose, mais au niveau du subconscient, souhaite le contraire. Par exemple, si Mme X veut maigrir et multiplie ses efforts en ce sens en pratiquant, entre autres la pensée positive, elle prendra plutôt du poids, son subconscient sabotant ses efforts.
Si vous souffrez de troubles psychologiques, d’une maladie chronique, avez tendance à inverser les chiffres ou dire le contraire de ce vous souhaitez dire, vous pourriez bien être en inversion psychologique. Pour vous, l’utilisation de la technique de la pensée positive pourrait s’avérer désastreuse si l’inversion n’est pas corrigée au préalable. Du moins, cela correspond à mon expérience personnelle. Tant mieux si elle diffère pour vous.
Nier, refouler et se battre
Une autre chose qui me dérange, c’est que la pensée positive encourage la négation et le refoulement d’une grande partie de l’expérience humaine. Je parle ici des expériences dites “négatives”. Au point où j’en suis dans mon cheminement, je pense que les évènements, les émotions et les pensées négatives peuvent, si nous y sommes attentifs, être des tremplins vers encore plus de bien-être dans notre vie en nous signalant les zones d’ombres à éclairer, les attitudes à modifier et les gestes à poser afin de modifier une situation insatisfaisante. Nier, refouler ou se “battre” contre tout ce qui est négatif est une forme de violence envers soi que je trouve inadéquate. À mon avis, une attitude d’observation et de non-jugement comme celle privilégiée lors de la méditation de la pleine conscience est plus appropriée.
Et puis alors?
Personnellement, ce qui me convient le mieux, c’est de privilégier la façon de faire suivante :
- Observer sans juger les émotions, attitudes, pensées et évènements considérés comme “négatifs” ou causants de l’inconfort. Éviter de les ruminer et de les combattre, mais plutôt agir si nécessaire et si c’est possible, afin de corriger la situation. À ce sujet, le Dalaï-Lama a dit quelque chose qui ressemble à ceci et que je tente de mettre en application dans mon quotidien: “Si un problème a une solution, il ne faut pas s’inquiéter et si un problème n’a pas de solutions il est inutile de s’inquiéter.”
- Concentrer l’attention sur ce qui est aimé, procure du bonheur, de la joie ou des sensations agréables et cultiver la gratitude. C’est à dire mettre en relief sur ce qui fait du bien, sans nier l’existence de l’ombre. Vous saisissez la différence?
Malgré tout, je n’ai pas la prétention de détenir la vérité. J’espère seulement que ceci pourra nourrir vos propres réflexions sur le sujet, au-delà des dogmes, quels qu’ils soient.
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