L’importance de changer ses modes de penser
En nous rappelant les évènements qui se sont déroulés au cours de l’histoire, nous pouvons constater qu’il y a eu, ces cinquante dernières années, plus de progrès que durant les cinquante précédentes.
Le développement va en s’accélérant tant sur le plan individuel que collectif. Tout ira de plus en plus vite et la conscience humaine se développera en suivant le même rythme.
De très nombreuses institutions vont s’effondrer en raison de leurs attachements à de vieux systèmes de pensée. Les concepts inventés par nos pères ne pourront plus être maintenus. D’une manière générale, les hommes réfractaires au changement de pensée et ceux ne voulant pas se débarrasser des schémas révolus, vont se retrouver dans une impasse totale.
Par contre, ceux qui souhaitent se transformer feront des expériences merveilleuses et vivront pleinement cet « âge d’or ». Ils verront se réaliser très rapidement leurs vœux puisque ceux-ci seront en plein accord avec la « volonté du Ciel ». La conscience terrestre va évoluer de façon drastique et la terre sera soumise à des phénomènes de purification que nous percevons déjà à travers les catastrophes naturelles.
Nous entrons dans une crise salutaire. Il est de notre devoir de passer à l’action car le véritable péché de ce début du 21 ème siècle est de renoncer à prendre ses responsabilités. Le mot « péché » signifie « séparation ». Aussi, le véritable péché constitue le fait d’être séparé de la création et de ne pas admettre que nous sommes une partie de celle-ci.
Beaucoup d’entre nous, bien que favorables à ce changement de monde, pensent que nous ne sommes pas assez nombreux pour avoir un quelconque impact. Cependant, on peut se rendre compte, à travers l’histoire, que toutes les « révolutions » sont nées d’un homme ou d’un petit groupe de citoyens déterminés. Alors, par le principe, en accord avec la physique quantique, que nous sommes tous reliés les uns aux autres, il est possible de « faire pencher la balance ».
A ce propos, référons-nous à l’histoire véridique du centième singe. Celle-ci relate qu’en 1952, sur l’île de Koshima, des scientifiques nourrissaient des singes avec des patates douces en les jetant dans le sable. Les singes aimaient leur goût mais détestaient le sable qui les entourait. Une jeune femelle eut l’idée de laver les patates dans un ruisseau tout près et enseigna cette nouvelle façon de procéder à sa mère et à ses proches. Peu à peu, tous les jeunes singes apprirent ainsi à laver les patates douces. Les singes adultes imitèrent leurs enfants. Certains conservèrent l’habitude de manger ces légumes avec du sable. A l’automne de 1958, 99 singes les lavaient. C’est alors qu’un matin, le 100ème apprit à son tour cette façon de faire. L’expérience a montré que toute la tribu a été influencée par un seul singe et s’est mise à fonctionner différemment. Le plus surprenant est que cette habitude de laver les patates douces se transmit de façon inexpliquée et simultanée à des colonies de singes habitant d’autres îles.
Cette histoire montre que lorsqu’un nombre limité d’individus parvient à atteindre un niveau de conscience supérieur, il suffit d’un seul individu supplémentaire pour faire basculer ce que l’on appelle la « masse critique ».
Comme l’enseigne un proverbe chinois :
« Un flocon de neige ne pèse rien, mais quand des milliers de flocons de neige s’abattent sur une branche de cerisier, alors la branche plie et casse ».
Ainsi, nous pouvons bien comprendre que le comportement individuel est fondamental pour contribuer au changement des mentalités et des mœurs de notre société.
En juin 1992, Séverine Cullis-Suzuki, fille de David Suzuki s’est adressée à des délégués lors de son discours à l’ONU sur l’environnement, au Brésil. Elle était alors âgée de 12 ans. La vidéo de cette intervention en anglais (avec un sous-titrage en français) est disponible sur internet.
Pour se rendre à ce sommet depuis le Canada, Séverine a récolté les fonds nécessaires aidée d’amis de son âge.
Durant son discours, elle a fait face à des personnalités en toute assurance, d’une voix claire et déterminée, dénonçant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
Nous reproduisons ci-dessous son discours :
Salut,
Je suis Séverine SUZUKI et je représente l’E.C.O (Organisation des Enfants pour la Défense de l’Environnement).
Nous sommes un groupe d’enfants canadiens de 12 à 13 ans essayant de faire des efforts (Vanessa SUTTIE, Morgan GEISLER, Michelle QUIGG et moi).
Nous avons réunis des fonds pour venir par nos propres moyens. Nous avons fait 5000 miles afin de vous montrer que vous devez changer votre façon de faire.
En venant ici aujourd’hui, je n’ai pas besoin de déguiser mon objectif. Je me bats pour le futur.
Perdre mon futur n’est pas pareil que de perdre des élections ou quelques points à la Bourse.
Je suis ici pour parler au nom de toutes les générations à venir. Je suis ici pour parler au nom des enfants affamés partout dans le monde dont les cris ne sont pas entendus. Je suis ici pour parler au nom des innombrables animaux qui meurent parce qu’ils n’ont pas d’endroit où aller.
J’ai peur d’aller au soleil maintenant à cause du trou dans la couche d’ozone. J’ai peur de respirer l’air car je ne sais pas quelle substance chimique il contient.
J’avais l’habitude d’aller pêcher à Vancouver, mon lieu de naissance, avec mon père, il y a quelques années jusqu’à ce qu’on trouve un poisson atteint du cancer. Désormais nous entendons parler d’animaux et de plantes qui s’éteignent tous les jours, perdus à jamais. Dans ma vie, j’ai rêvé de voir de grands troupeaux sauvages, des jungles, des forêts tropicales pleines d’oiseaux et de papillons.
Mais aujourd’hui je me demande si ces forêts existeront toujours pour que mes enfants puissent les voir. Vous préoccupiez-vous de ces choses lorsque vous aviez mon âge ? Toutes ces choses se passent devant nos yeux et pourtant nous continuons à agir comme si nous avions tout le temps souhaité et toutes les solutions.
Je suis seulement un enfant et je n’ai pas toutes les solutions mais j’aimerais que vous réalisiez que vous non plus ! Vous ne savez pas comment réparer la couche d’ozone. Vous ne savez pas comment ramener le saumon dans les eaux polluées. Vous ne savez pas comment ramener à la vie les animaux désormais éteints. Vous ne pouvez pas ramener les arbres dans les régions qui sont maintenant devenues des déserts. Puisque vous ne savez pas comment réparer tout ça… S’il vous plaît, arrêtez la casse !
Ici, il y a des délégués des gouvernements, des businessmen, des PDG, des journalistes et des politiciens mais réellement, vous êtes pères et mères, frères et sœurs, oncles et tantes et vous avez tous certainement des enfants.
Je suis seulement un enfant. Pourtant je sais que nous faisons tous partie d’une famille de 5 milliards de personnes, en fait 30 millions d’espèces… et les gouvernements ne changeront jamais cela. Je suis seulement un enfant et pourtant je sais que le problème nous concerne tous et que nous devrions agir comme une seule famille en avançant vers un seul but. Malgré ma colère, je ne suis pas aveugle. Et malgré ma peur, je n’ai pas peur de changer le monde comme je le sens.
Dans mon pays, nous faisons tant de gaspillage, achetant et jetant, achetant et jetant et pourtant les pays du Nord ne partagent pas. Même quand nous avons plus que suffisamment, nous avons peur de partager.
Nous avons peur de perdre un petit peu de notre richesse. Au Canada, nous menons une vie privilégiée avec de la nourriture, de l’eau et une habitation.
Nous avons des montres, des vélos, des ordinateurs et des télés. Il y a deux jours, ici au Brésil, nous avons été choqués en passant du temps avec les enfants qui habitent dans la rue.
Voici ce qu’un de ces enfants nous a dit :
« J’aimerais être riche et si je l’étais, je donnerais à tous les enfants de la nourriture, des vêtements, des médicaments, un abri, de l’amour et de l’affection. »
Si un enfant dans la rue qui n’a rien est partant pour partager, pourquoi nous qui avons tout, sommes si avares ?
Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il est un enfant de mon âge et que ça fait une immense différence où on naît.
Je pourrais être un de ces enfants vivant dans les favelas de Rio.
Je pourrais être un enfant mourant de faim en Somalie, victime de la guerre au Moyen-Orient ou un mendiant en Inde.
Je suis seulement un enfant, pourtant je sais que si tout l’argent dépensé pour les guerres était utilisé pour trouver des réponses aux problèmes d’environnement, à en finir avec la pauvreté, quel endroit merveilleux serait cette Terre !
A l’école, même dans un jardin d’enfant, on apprend comment se comporter en société.
Vous nous apprenez à ne pas nous battre entre nous, à travailler dur, à respecter les autres, à faire son lit, à ne pas blesser d’autres créatures, à partager sans avarice. Alors, pourquoi faites-vous les choses que vous nous dites de ne pas faire ?
N’oubliez pas pourquoi vous assistez à ces conférences et pour qui vous le faites.
Nous sommes vos propres enfants.
Vous décidez dans quel genre de monde nous allons grandir. Les parents doivent être capables de consoler leurs enfants en disant : « Tout ira bien ».
« Ce n’est pas la fin du monde, et nous faisons du mieux que nous pouvons ». Mais je ne pense pas que vous pouvez encore nous dire ça.
Sommes-nous seulement dans vos listes de priorité ? Mon père disait : « Tu es ce que tu fais, pas ce que tu dis ». Ce que vous faites me fait pleurer la nuit.
Vous continuez à nous dire que vous nous aimez. Mais je vous mets au défi, s’il vous plaît. Faites que vos actions reflètent vos mots.
Merci.
Je vous invite à télécharger cette vidéo avant de pouvoir la visionner en toute tranquillité 😉
Merci à Fina pour le partage de ce beau texte 🙂